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Crise du logement à Port-au-Prince : la violence des gangs force les déplacés internes à affronter les exigences draconiennes des propriétaires de maisons
La violence des gangs armés dans plusieurs quartiers de la région métropolitaine de Port-au-Prince a plongé la capitale haïtienne dans une crise de logement sans précédent. Les déplacés internes, fuyant les affrontements et cherchant refuge dans des zones plus sûres, se heurtent à de nombreuses difficultés pour trouver des maisons à louer.
Face à cette situation, les propriétaires de maisons ont durci leurs conditions de location. Selon des témoignages recueillis par Juno7, il est désormais courant que les propriétaires demandent des références exhaustives et posent de nombreuses questions aux potentiels locataires. Parmi ces exigences, certains vont jusqu’à réclamer qu’une personne se porte garante avant d’accepter de leur louer la maison. Cette précaution vise à mieux contrôler l’identité des locataires et à se protéger contre l’infiltration de membres de gangs.
“La situation m’oblige à ne pas accepter n’importe quel locataire. Avec les gangs qui terrorisent les quartiers, il faut être prudent avec les gens qui vont louer votre maison. Ces derniers temps, j’exige une personne de référence et j’ai même osé demander aux potentiels locataires dans quel quartier ils venaient”, a déclaré une dame propriétaire de maison à Delmas 32.
La peur des gangs et la nécessité de garantir une certaine sécurité ont conduit les propriétaires à augmenter les loyers de manière significative, surtout dans les zones considérées comme relativement paisibles. Les maisons dans ces quartiers deviennent donc inaccessibles pour une grande partie de la population déplacée, créant une demande accrue et une compétition féroce pour les rares logements disponibles.
« Afin de vous décourager, les propriétaires demandent une forte somme d’argent pour louer leurs maisons. Une somme qui n’est pas vraiment compatible avec la maison en question. Ils exigent beaucoup d’argent aux inconnus dans le but de louer leurs maisons aux gens de leur quartier qu’ils connaissent déjà », a déclaré à Juno7 une jeune femme qui a fui sa maison à Carrefour-Feuilles et qui s’est installée chez sa tante à Christ-Roi.
Les prix élevés pratiqués par les propriétaires de maisons ajoutent une couche supplémentaire de difficulté pour les déplacés internes, qui sont souvent déjà financièrement vulnérables en raison de la perte de leurs biens et de leurs moyens de subsistance causés par la violence. La quête d’un logement sûr et abordable devient ainsi un parcours du combattant, exacerbant encore plus leur précarité.
« J’ai perdu toutes mes affaires à Pernier. J’ai quitté la zone à cause du gang Kraze Baryè dirigé par Vitel’homme Innocent. Au moment où je vous parle, je n’ai pas d’argent pour louer une maison. Les prix des maisons sont trop élevés ces derniers temps et je n’ai pas les moyens. Je suis obligée de rester dans ce site d’hébergement en espérant que la force multinationale vienne en Haïti et rétablisse la paix pour que je puisse retourner dans ma maison à Pernier avec mes deux enfants », a raconté une déplacée.
Cette situation dramatique met en lumière l’ampleur des répercussions des violences des gangs armés sur la société haïtienne. Non seulement ces violences terrorisent les habitants et perturbent la vie quotidienne, mais elles engendrent également une crise du logement qui touche les plus vulnérables, contraints de se réfugier dans des conditions de plus en plus difficiles.
La violence des gangs armés à Port-au-Prince a déclenché une crise du logement marquée par des exigences rigoureuses de la part des propriétaires, des loyers exorbitants et une insécurité persistante. Les déplacés internes, cherchant désespérément un abri, sont les premières victimes de cette situation complexe et périlleuse.
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