Des policiers ont défilé, ce dimanche 27 octobre 2019, dans la région métropolitaine, pour exiger de meilleures conditions de travail telles : un salaire de 50 mille gourdes, 15 mille sur la carte de débit, une meilleure couverture d’assurance, des avantages sociaux, un accompagnement aux familles policiers victimes dans l’exercice de leurs fonctions et aussi la possibilité pour les policiers de se regrouper en syndicat.
Drapeau taggé du logo de la PNH, pancartes, sifflets, les policiers au son de la musique, ont utilisé tous les moyens pour faire passer leurs revendications.
Le cortège, est parti de carrefour de l’aéroport, désormais rebaptisé « carrefour de la résistance », aux environs de 10h30 dans une ambiance bon enfant.
« Jistis pou tout polisye ki mouri », « Polisye pa ka manje, pa ka peye kay », « Polisye yo bezwen bon jan lopital », « Wi pou yon sendika nan PNH la », « Polisye pa esklav », peut-on lire sur des pancartes.
Perché sur un char musical, un policier casqué a exprimé ses revendications au milieu de cette marche déplacée en scandant un slogan : « La police est sacrée, il faut la protéger », s’est- il exclamé.
Écœurés, usés, mais unis, tous corps et tous grades confondus ont marché pour dénoncer la détérioration de leurs conditions de travail et le manque de moyens entre autres.
« Nous avons des conditions de travail qui sont compliquées, nous avons des contraintes. Mais nous sommes les derniers remparts de la société haïtienne, le jour où nous sommes en danger, qui viendra nous défendre ? », a interrogé un policier agent 3.
Des femmes de policiers ont accompagné leur mari et dénoncé les conséquences sur la vie sociale et familiale des sollicitations à chaque événement des agents de l’ordre.
« Mon mari a été très épuisé physiquement ces dernières semaines par les mouvements de protestation pour avoir travaillé plusieurs jours d’affilée», a indiqué la femme d’un agent du CIMO.
T-shirts blancs, encagoulés, munis de pancartes et de banderoles sur lesquelles sont inscrites leurs principales revandications, les agents de l’ordre sont arrivés, vers 13 h, devant les locaux de la direction générale de la Police Nationale d’Haïti (PNH), à la rue Darguin, à Pétion-Ville.
Alors que le cortège est arrivé devant le QG de la PNH, il s’est immobilisé un instant. Les policiers, munis de bougies et de portraits de policiers qui ont été tués dans l’exercice de leur metier, ont entonné la Dessalinienne puis ont observé une minute de silence en mémoire de ces policiers tombés dans l’exercice de leurs fonctions.
« La manifestation est un succès et un signal fort. C’est un avertissement sévère au gouvernement et à la présidence. On attend maintenant des réponses et des actes concrets », a prévenu un policier affecté au sous commissariat de Musseau à Delmas 62.
La marche s’est terminée sans incident.