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Éditorial

Et si Céant gagne le pari!

éditorial ,Haiti

Après une semaine de paralysie des activités dans presque tout le pays à cause des manifestations de l’opposition pou exiger le départ du président Jovenel Moise du pouvoir et des explications sur l’utilisation des fonds petrocaribe, le chef du gouvernement Jean-Henry Céant multiplie les rencontres. Il se réunit avec des représentants de la communauté internationale qui appelle au dialogue entre les acteurs haïtiens et au respect du mandat des élus, il négocie avec des dirigeants de partis politiques, des organisations de la société civile entre autres.

Dans une adresse à la nation le samedi 23 novembre dernier, le premier ministre Jean-Henry Céant a encore invité tous les secteurs au dialogue. « Dyalòg, nap pale, dyalòg mwen kòmanse fè ak plizyè òganizasyon depi mwen Premye minis la, se sèl wout kap bon pou nou tout. San dyalòg sa, san chita tande sa, nou pap ka vanse sou chimen demokrasi a, sou chimen devlopman. Dyalòg map pale a se zafè nou tout li ye. Nou fè anpil wout ansanm, nou pa lenmi, nou se pitit menm peyi, nou pale menm lang, nou fèt pou nou pale ansanm. EKSPERYANS KRAZEBRIZE, VYOLANS AK RAYISMAN PA MENNEN N OKENN KOTE, Fòk nou fè yon lòt chwa ».

Jean Henry Céant semble être convaincu que le dialogue et l’entente sont l’unique voie pour sortir le pays de cette crise sociopolitique. Mais est-ce que le chef du gouvernement arrivera à convaincre l’aile dure de l’opposition à prendre le train du dialogue ? Elle qui ne jure que par le départ du président Jovenel Moise du pouvoir.

Des tentatives, dans le passé, pour faire face à des situations de crise du genre, ont abouti à un simple partage de gâteaux. Les négociations ayant été engagées avec de petits partis non représentatifs et petits regroupements de partis politiques, proches du pouvoir exécutif. Vous vous souvenez de El Rancho ! Des cadres de plusieurs partis politiques, sur la base de copinage politique ont intégré des gouvernements. Rien n’a changé et on connait la suite…

Jean-Henry Céant, un vieux routier de la classe politique haïtienne, a l’avantage d’avoir fréquenté presque tous ceux et toutes celles qui sont versés dans la politique active. Il connait les partis et regroupements politiques, les particules aussi… Sur cette base, on imagine qu’il ne sera pas trop difficile pour lui de les convaincre au moins de s’asseoir avec lui autour de la table des négociations.

Des rumeurs courent selon lesquelles, des membres influents de partis politiques seraient sur le point d’intégrer le gouvernement… Du déjà vu ! Le premier ministre Céant n’a pas droit à l’erreur. Il doit pouvoir se servir du chèque en blanc que lui a offert sur un plateau d’argent le Président de la République pour profiter de poser de manière sérieuse et en profondeur, avec tous les secteurs sans exclusion, les problèmes auxquels fait face le pays. Jean-Henry Céant ne gagnera rien en décidant à l’avance, sans l’avis des secteurs invités à dialoguer, les points qui seront au menu des discussions. Il doit accepter de mettre sur la table des négociations tous les sujets y compris ceux qui fâchent.

Jovenel Moise qui aime tellement être au devant de la scène, conjoncture politique oblige, s’est éclipsé pour permettre au chef du gouvernement de jouer le rôle que lui confère la constitution en ses articles 159.1, 160 et suivant. Une vraie aubaine ! L’occasion est donc offerte au premier ministre Céant de prouver que la politique est l’affaire des politiciens… Mais, pour combien de temps notre hyperactif Président acceptera-t-il de rester dans les coulisses ?
MRP

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