Les gangs continuent de semer la terreur en incendiant des commissariats à Port-au-Prince

La Police Nationale d’Haïti semble dépassée par la violence des gangs, incapables de protéger ses commissariats

Le Pénitencier National, la prison civile de la Croix-des-Bouquets et celle de Jacmel ont subi l’assaut annoncé des groupes de bandes armées qui peu à peu s’accaparent de la totalité des quartiers de Port-au-Prince.

Le lundi 4 mars 2024 en début de soirée, le poste de police de Carrefour de l’aéroport a été incendié. Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux montrent l’installation policière en flamme. Une source policière attribue cette action à la coalition des gangs qui a déclenché un mouvement contre le gouvernement Henry depuis la semaine écoulée.
Pour mémoire rappelons que : Dimanche, le sous-commissariat de Cabaret avait connu le même sort. Une vidéo du bâtiment en flamme a fait le tour des réseaux sociaux.

Le sous-commissariat du centre-ville de la Croix-des-Bouquets a quant à lui été incendié au cours du week-end par des bandits, confirment également les autorités communales. Tout a commencé par une attaque meurtrière contre le sous-commissariat de Bon-Repos la semaine dernière. Quatre policiers ont perdu la vie lors de cette attaque revendiquée par le gang de Canaan.

Des sources rapportent que le sous-commissariat de Poste Marchand, à Lalue, a été lui aussi incendié.
Jeudi 29 février 2024, c’est le sous-commissariat de Portail Léogane qui avait été détruit après un assaut en règle des gangs.

Selon Pierre Espérance du RNDDH,«après l’incendie suivi de l’assassinat de quatre policiers du sous commissariat de Bon Repos jeudi dernier l’étau des bandes armées s’est resserré encore plus sur la zone métropolitaine. Après l’attaque et l’incendie de plus d’une demi douzaine de commissariats, de sous-commissariats et antennes de police, c’est le centre de formation de la PNH à Frères qui a été attaqué.

Le Synapoha, un syndicat de policiers, avait pourtant lancé l’alerte en milieu de journée, mardi. Ces installations et les centaines d’aspirants policiers ont pu être protégées par la police. Mais les « zones réputées non chaudes sont abandonnées par la police », a confié Pierre Espérance du RNDDH à nos confrères du quotidien Le Nouvelliste.

On apprend ce mercredi soir que le sous commissariat de Marché Salomon a lui aussi été attaqué puis incendié par des individus armés créant un vent de panique dans les rues adjacentes.
Au total c’est une demi douzaine de commissariats ou antennes des forces de l’ordre qui ont été attaqués en moins d’une semaine.

A lire aussi :

L’État d’urgence prolongé d’un mois, interdiction de manifester durant toute cette période