Le sénateur de l’Artibonite Gracia Delva voit l’étau se resserrer autour de lui de jour en jour. Après la confirmation de sa possible implication dans un enlèvement perpétré par le gang de son protégé Arnel Joseph, c’est autour d’un de ses collègues de demander au bureau de prendre des mesures contre le parlementaire.
« Dans de telles circonstances, par respect pour le peuple haïtien, il faut, Honorable Président, membres du bureau, collègues Sénateurs, par un acte de grande sagesse et de grand courage, anticiper sur l’action judiciaire en invitant le collègue Delva à arrêter de siéger comme membre du bureau et de s’abstenir de participer à nos travaux » lit-on dans cette correspondance en date du 31 juillet adressée à Carl Murat Cantave.
Patrice Dumont justifie sa requête en évoquant plusieurs événements mettant en cause le natif de Marchand-Dessalines. À titre d’exemple, Patrice Dumont rappelle la dénonciation de Youri Latortue sur le fait que « Garcia Delva a joué le rôle d’émissaire entre le Président Jovenel Moïse et le chef de gang Arnel Joseph pour que celui-ci procède à la macabre parade du 14 février flanqué d’une centaine de ses sbires ».
Autres faits évoqués par le sénateur : le rapport de la Commission Justice du Sénat faisant état de 28 appels téléphoniques entre son collègue et Arnel Joseph, les dénonciations des militants de droits humains dont celle de Pierre Espérance sur les ondes de Radio Magic 100.9, ce mardi 30 juillet.
Le sénateur de l’Ouest cite également le cas du kidnapping de Jean Neel Michel par le caïd de Village de Dieu. Selon Patrice Dumont, Gracia Delva était au courant mais n’a point porté secours à la victime malgré les supplications de l’épouse.
Si les accusations sont accablantes, Patrice Dumont estime toutefois qu’il faut affronter ce problème en toute lucidité dans le respect auquel a droit tout citoyen haïtien et, par-dessus tout, dans l’idée du devoir à accomplir au bénéfice de la République.
Et malgré tout, Patrice Dumont dit croire qu’il est possible de retourner à la vertu chez nous. Une qualité dont le Sénat possède l’un des clés, selon ses dires.