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L’artiste engagé et icône de la musique haïtienne Manno Charlemagne aurait fêté ses 75 ans ce 14 avril 2023.
Certains artistes par leurs œuvres sont parvenus à transcender le cadre de l’art qu’ils pratiquent et deviennent ainsi des icônes pour tout un peuple. Ce fut le cas de Joseph Emmanuel Charlemagne. Cet auteur-compositeur-interprète haïtien du 20e-21e siècle a su inspirer toute une génération d’hommes et de femmes par sa musique engagée. Bien qu’il ne soit plus présent physiquement – car décédé en décembre 2017 – Manno Charlemagne est un modèle de qui les artistes d’aujourd’hui devraient s’inspirer.
Il faut le signaler. La naissance et le décès de Joseph Emmanuel Charlemagne dit Manno Charlemagne coïncident avec deux dates importantes dans l’histoire de la lutte pour le respect des droits humains dans le monde. Né à Carrefour le 14 avril 1948 – année de l’adoption de la Déclaration universelle des droits de l’homme, il partira pour l’au-delà un 10 décembre, jour de la célébration des droits de l’homme.
Comme beaucoup d’artistes haïtiens, Manno Charlemagne grandit dans un environnement chrétien. Paradoxalement, il s’inspira également du vodou. Chanteur engagé, il fut un pourfendeur des inégalités sociales, de l’oppression et de la dictature duvaliériste notamment. Ses positions lui vaudront bastonnade, arrestations et exil ; et ce, à maintes reprises. Même étant en exil, ses chansons deviennent des hymnes contestataires en Haïti. Lorsqu’il rentrera au bercail, il continue à dénoncer les injustices et les exactions des politiques avides de pouvoir. En 1987, lorsqu’il sort pour rendre hommage à des manifestants assassinés par la junte au pouvoir, il est grièvement blessé par balles.
Bien que son élection à la tête de la municipalité de Port-au-Prince en 1995 n’ait pas laissé que de bons souvenirs – cette étape de son illustre carrière a été une erreur, selon ses propres aveux- Manno Charlemagne reste un artiste que les armes, le pouvoir, la dictature n’ont pas su bâillonner. C’est de ce genre de citoyens dont Haïti a besoin pour renaître de ses cendres.
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Madanm Achraf Hakimi dekouvri foutbolè a pa gen byen ak lajan labank, tout sou non manman l