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Le Secteur Démocratique et Populaire (SDP) menace de tourner le dos au Premier Ministre Ariel Henry et l’accord du 11 septembre 2021
Lors d’une conférence de presse ce jeudi 12 mai 2022 à laquelle ont pris part de nombreux sympathisants, le Secteur Démocratique et Populaire (SDP) s’est prononcé sur la conjoncture. Non satisfait de l’application de différents points de l’accord du 11 septembre, cette structure politique se dit prêt à tourner le dos au pouvoir en place, dirigé par Ariel Henry.
« Nous avons pris part à la formation d’un gouvernement afin de mettre le PHTK en difficulté, mais jusqu’à présent, le PHTK et certains complices au gouvernement maintiennent le statu quo. Si cela ne change pas, nous préférons abandonner l’accord parce que nous nous ne ferons pas complices du retour du PHTK au pouvoir », a déclaré Nènèl Cassy.
L’ancien sénateur des Nippes estime que le PHTK a une part de responsabilité dans l’insécurité qui prévaut en Haïti. « Il s’en sert afin de garder le pays en otage tout en préparant des élections. Ce à quoi nous nous opposons », a-t-il expliqué, ajoutant que la résolution du problème de l’insécurité est une condition sine qua non à sa participation aux prochaines élections dans le pays.
Le SDP appelle les individus armés à baisser les armes
Le SDP estime que le pays est aujourd’hui divisé en deux camps : ceux qui veulent la paix et ceux qui arment les bandits. Prônant une approche pacifique, le SDP invite les acteurs à changer de stratégie. « Nous demandons aux individus armés, à ceux qui sèment le désordre de prendre conscience qu’Haïti nous appartient à tous et c’est ensemble que nous le sortirons du trou », a déclaré M. Cassy.
Niant toute responsabilité dans l’état actuel du pays, le SDP réitère sa volonté à dialoguer avec les acteurs de la crise. « Nous n’avons jamais encouragé ni armé aucun groupe sur le territoire national car notre bataille est démocratique et pacifique », s’est défendu le dirigeant politique.
Aussi, pour le SDP le conflit armé au niveau de la Plaine du Cul-de-sac est une « honte ». « Il est inconcevable que des Haïtiens tirent sur leurs propres frères et sœurs. Il est temps que cela s’arrête », a déclaré M. Cassy, appelant au passage à la solidarité envers les déplacés et leurs proches.
La Police nationale d’Haïti (PNH) a le soutien du SDP
Le SDP dit soutenir la PNH dans le combat qu’elle mène contre l’insécurité. « Nous supportons à 500% le combat que mène la police pour rétablir la sécurité en Haïti. Nous appelons la population, nos sympathisants à apporter leur soutien à ce combat pour déloger les gangs armés et les kidnappeurs », a déclaré Me André Michel.
Et aujourd’hui, le choix est simple, à en croire Me André Michel. « Soit on soutient la police, soit on est du côté des bandits armés », a dit Me Michel, accusant à son tour le PHTK d’être à l’origine des difficultés rencontrées par la police pour se doter en matériels après dix années de gabegies administratives.
Le SDP ne fait pas de différence entre « Noirs » et « Mulatres »
Le porte-parole du SDP s’est défendu d’avoir utilisé la question de couleur de peau après l’incident survenu à Pétion-Ville et au cours duquel il a été agressé physiquement et verbalement. « Lorsque je dis que dix jeunes garçons au teint clair m’ont agressé, c’était pour les identifier. Si c’était dix personnes de teint noir, je l’aurais dit. SDP ne fait pas de différence entre noir et mulâtre, nous avons dépassé ces choses-là », a-t-il précisé.
L’homme de loi estime que cette agression vise à le décourager mais affirme qu’il ne vas pas se laisser faire. « Les gens qui m’ont agressé prouvent qu’ils agissaient pour le PHTK parce le SDP se positionne en face de ce parti, affirme-t-il. Mais je peux leur dire que cette agression ne peut décourager le SDP. Le SDP n’arrêtera pas sa lutte contre la misère et empêcher un retour au pouvoir du PHTK ».