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Kisa Gary Bodeau tap ye si li pat anbrase yon karyè politik
Gary Bodeau est Psychologue, nous le savons tous. Mais très peu d’entre vous savent que l’ancien député de Delmas était un amoureux des lettres, un fan du rap, du ballon rond et qu’enfant il voulait devenir…. Je préfère vous laisser le découvrir vous même à travers les lignes qui suivent.
Juno7 : est-ce que vous aviez toujours eu en tête de devenir un politicien?
Gary Bodeau : Les gens ont souvent tendance à se référer à mon parcours à l’UEH notamment mon implication dans la lutte des étudiants pour la réforme et aussi au leadership dont j’ai fait montre durant mon parcours en tant qu’ancien député de la commune de Delmas et ex président de la Chambre des députés, pour me qualifier de politicien. D’entrée de jeu, je tiens à préciser que je ne suis pas un politicien, mais un serviteur, un citoyen ordinaire impliqué dans le changement de son pays.
Je suis en outre un philanthrope, un entrepreneur social qui s’acharne à travailler pour le changement et la transformation de sa communauté; un citoyen engagé qui investit la majeure partie de son temps dans la création d’opportunités et la mise en place des programmes de formation pour les jeunes, la mise en place d’organisations communautaires avec la société civile, la recherche de financement pour les projets éducatifs, culturels et sportifs plutôt que de militer dans un parti politique.
Juno7 : pourquoi avez vous opté pour une carrière politique ?
Gary Bodeau: Depuis l’école, je me dressais contre toute forme de discriminations et d’inégalités, car je partageais l’idée selon laquelle le développement d’un pays doit nécessairement passer par ceux qui l’habitent. En ce sens, je savais que j’avais ma partition à jouer car il n’était pas question pour moi d’abandonner mon pays. Je n’avais donc aucune autre alternative sinon cette voie qui me permet d’ailleurs de partager ma vision avec plus de gens notamment les jeunes. Et je tiens à rappeler que mes souhaits ont toujours été qu’il y ait de la stabilité, plus de création d’entreprises et surtout qu’ensemble on puisse revoir le système financier du pays pour une meilleure redistribution des richesses du pays entre ses fils.
Nous avons jusque-là parcouru pas mal de chemin. Nous sommes à nouveau à terre et nous devons nous relever comme nous l’avions fait par le passé. Mais nous devons cette fois impliquer nos frères et sœurs de l’extérieur qui représentent un réservoir de compétences et de connaissances disponibles pour le pays.
Juno7 : A quoi aspiriez-vous quand vous étiez enfant?
Gary Bodeau : J’aimais la littérature et le rap. J’aimais aussi jouer au basket et au Football. Mais je voulais devenir Pilote et militaire. En promenade avec mes parents, je pouvais découvrir la beauté de nos villes et c’est ainsi qu’est née ma passion pour ce coin de terre. C’est pour cela que je voulais intégrer l’Académie militaire, devenir officier afin de sécuriser le territoire, c’était là mon plus grand rêve. Un rêve que j’ai dû abandonner quand, en 1994, le gouvernement de l’époque a décidé de démobiliser l’armée. C’était un coup dur pour moi qui étais encore à l’école secondaire.
Juno7 : cela vous est-il arrivé de penser à changer de carrière ?
Gary Bodeau : Oui. En 2019. A l’époque il y avait à la radio Zénith deux “journalistes incendiaires” qui ne prêchaient que la violence, et simulaient des attaques contre ma personne. Ils nous injuriaient moi et ma famille à cause de mon opinion politique. Nous étions l’objet de beaucoup de menaces parce que je ne voulais pas prendre part au “mouvement peyi lòk.” J’ai toujours prôné le dialogue et voulu garder une neutralité active que les protagonistes n’avaient pas compris.
Malgré tout cela, j’ai tenu ferme, mon amour pour le pays et ma volonté de servir aidant. Je ne pourrai jamais abandonner le peuple haïtien.
Juno7 : Quelle est la plus grande satisfaction que vous avez tirée de ce choix?
G.B: je n’en ai tiré aucune. Mais cela me comble de joie quand l’esprit de nos programmes sociaux dans les quartiers arrive à imprégner des personnes qui, en conséquence, décident d’y prêter main forte. Je veux profiter de cette occasion pour remercier tous les cabinets d’avocats qui nous ont aidé dans l’élaboration de toute une batterie de lois devant changer l’écosystème juridique du pays. Ces lois qui n’attendent qu’à être appliquées, traitent, entre autres, du kidnapping, de la réforme de l’UEH et de l’école supérieure, la validation de l’expérience professionnelle, l’intégration et la protection des personnes à mobilité réduite, du salaire minimum, et de la transformation des déchets en gaz.
Juno7 : Qu’est ce qui vous inspire chaque jour?
Gary Bodeau: Primo, la résilience et la détermination de la population de continuer à croire dans le renouveau d’Haïti et le rêve haïtien ainsi que l’avènement d’une société prospère malgré ses déboires et difficultés quotidiennes me fascinent et constituent ma motivation.
Secundo, ces gens ordinaires du secteur informel et les travailleurs de la paysannerie qui font des efforts titanesques pour pourvoir aux besoins du pays dans les secteurs variés de l’économie sont autant de raison qui me poussent à vouloir faire plus. Et par-dessus tout, cette volonté de la jeunesse de s’engager dans l’effort de développement national en dépit de la rareté de débouchées et/ou d’opportunités dans le pays. Aussi, me suis-je résolu à me battre à leurs côtés en vue de contribuer à cet élan de vouloir faire bouger les choses quoi qu’il advienne.
Juno7 : Qu’est ce qui explique votre succès aujourd’hui ?
Gary Bodeau : le sens de responsabilité, le respect de la parole donnée et la volonté de continuer à travailler sur moi-même afin d’en inspirer les autres . Et par-dessus tout, la croyance dans mes convictions.
Juno7 : un conseil pour tous ceux et celles qui veulent, comme vous, embrasser une carrière en politique
Gary Bodeau: je leur conseille de toujours s’allier avec les secteurs progressistes de la vie nationale et s’entourer de ressources humaines compétentes animés d’idées nouvelles visant l’amélioration des conditions de vie de leurs communautés. Aussi, doivent-ils chercher à faire la différence et laisser leur trace. N’ayez pas peur de vos passifs. Sans avoir échoué, vous ne pourrez pas réussir. ceux qui veulent laisser une trace dans ce monde injuste et cruel ne feront jamais l’unanimité.
Ne vous souciez pas des mauvaises langues et de vos détracteurs cependant songez toujours à prêter une oreille attentive à ceux qui critiquent votre vision et vos idées. Soyez ouvert aux discussions.
Ne laissez pas les difficultés quotidiennes vous ôter votre sourire ni vous décourager dans l’effort de changer le pays. Suivre le principe de chillon énoncé par Socrate : connais-toi, toi-même ! Distinguez toujours votre vie professionnelle de votre vie politique. Ne cessez jamais d’entreprendre ou de créer des richesses destinées au partage.
Vivre en Haïti , évoluer en Haïti, vouloir prospérer en Haïti , chercher à construire l’avenir en Haïti est un honneur . Soyez digne de l’héritage de nos ancêtres, ces icônes qui ont réécrit l’histoire de l’humanité.
Juno7 : A quoi aspirez-vous pour les prochaines années ?
Gary Bodeau : Malgré cette attitude optimiste qui me caractérise. Il faut croire que les résultats ne sont pas toujours pas là . Les crises politiques répétées, les incompréhensions des uns et des autres ne nous ont pas permis au cours des dernières décennies de mettre le pays sur les rails et de dresser la barque nationale. La politique en Haïti notamment ceux qui la pratiquent, a brisé les rêves de tant de générations selon plus d’un. En témoigne le dernier sondage de l’OCID selon lequel 95 % de citoyens ne font pas confiance aux institutions politiques et le pire, 80 % d’entre eux veulent fuir le pays. Cela représente un désaveu total pour les élites nationales, toutes tendances confondues, et traduit la déception de la population par rapport à la gestion de la respublica.
Moi, je dis qu’il faut rompre avec les pratiques du passé et changer de cap dans la façon de conduire les affaires de la nation. C’est à cet objectif que je m’attelle pour redonner espoir et promouvoir des idées axées sur la culture de résultats. Il ne s’agit pas de vouloir à tout prix occuper un poste électif qui serait légitime mais de préférence de conjuguer mes efforts avec ceux “des petites gens” de mon pays qui travaillent dur pour améliorer leur quotidien et rehausser la dignité nationale. On peut toujours faire une différence sans occuper une fonction politique . En témoigne, le programme sportif à succès que j’ai mis en œuvre depuis deux (2) dans plusieurs départements du pays à travers la FONDASYON NOU que je dirige.
Dans les jours qui viennent, nous envisageons de rencontrer toutes les organisations populaires, le secteur privé, les paysans, les syndicats ainsi que tous les citoyens désireux de voir le pays prendre les rails du progrès, afin de tirer le pays de ce gouffre. Je veux également continuer à m’engager à travers la FONDASYON NOU, afin de trouver plus de financement pour les programmes culturels, sportifs et éducatifs.
Juno7 : quel genre de personne vous êtes avec les gens qui vous fréquentent ?
Gary Bodeau : Je suis quelqu’un de bon commerce, ouvert au dialogue et à la concertation . Je suis un iconoclaste animé d’une volonté inébranlable d’agir et de bousculer les paradigmes. Je suis un philanthrope et quelqu’un de solidaire toujours disposé à supporter les autres quand l’occasion se présente. Le moi est haïssable le dit-on , donc, je compte pas m’aventurer davantage sur ce terrain. Cependant, une enquête dans mon environnement pourrait en dire long .
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Gary Bodeau: Sincérité, compassion et discipline.
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Gary Bodeau: Résilience, Générosité et Discipline.
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