À Port-au-Prince, les balles perdues perturbent la vie quotidienne des gens

Dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince, les balles perdues perturbent la vie quotidienne des gens.

Les actes de violence des gangs dans la zone métropolitaine continuent de terroriser les citoyens notamment ceux des quartiers populaires. La guerre des gangs rivaux a fait 531 morts au sein de la population depuis le début de l’année, selon les derniers chiffres de l’ONU. Une telle guerre sème la peur chez les habitants en raison des balles perdues qui font souvent des victimes. La dernière en date c’est Tchadensky Jean-Baptiste un étudiant de l’École Normale Supérieure (ENS), qui a été tué le mardi 21 mars 2023 après avoir été atteint d’un projectile au Centre-ville de Port-au-Prince.

En effet, les habitants des quartiers de Solino, Fort Nationale, Bel-Air, Christ-Roi, Poupelard, Lalue, et d’autres zones avoisinantes, ne cessent de se plaindre des risques qu’ils encourent en raison des balles perdues. Samedi dernier, une dame a été touchée d’une balle perdue au niveau de sa cuisse. “Elle a été touchée pendant qu’elle parlait à deux autres femmes. Elle est touchée au niveau de sa cuisse. Bien avant, on n’avait entendu aucun tir”, nous a raconté un coiffeur quelques minutes après l’incident.

Les balles perdues continuent de semer de plus en plus la peur chez les habitants lorsqu’ils font leurs courses, vont à l’église, au travail ou à l’école. “Se sèl anndan kay dal ou ka di ou gen yon ti chans. Depi w nan lari a ou ka viktim ak bal mawon yon ti kadè”, a déclaré une mère qui était sur le point d’aller chercher son fils à l’école à Lalue.

Ces derniers jours, les gangs ont fait beaucoup de victimes à Tunnel, un quartier de Pétion-ville. D’autres zones dont Malik, Diègue, Fermathe, Thomassin et Laboule sont aussi la cible des attaques des groupes armés qui veulent à tout prix prendre plus de territoires.

Vitelhomme contrôle une partie de la commune de Tabarre et met son empreinte sur le côté sud de Pétion-ville jusqu’à Fort Jacques. Le groupe armé dirigé par le nommé Ti Makak dicte sa loi à Laboule 12 et Thomassin, 400 Mawozo dirige une bonne partie de la commune de la Croix-des-Bouquets.
Port-au-Prince est quasiment contrôlé par les gangs. Au sud de la capitale, les groupes armés de Izo, Ti Lapli et Krisla contrôlent la troisième circonscription de Port-au-Prince.

La porte-parole du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, Marta Hurtado, à travers un communiqué de presse publié le mardi 21 mars 2023, a exprimé sa préoccupation par le fait que la violence extrême continue de devenir incontrôlable en Haïti et annonce que le pays a enregistré depuis le début de l’année jusqu’au 15 mars un total de 531 morts, 300 blessés et 277 kidnappés dans des incidents liés aux gangs qui s’affrontent affrontements avec beaucoup de violences. Préoccupée par cette situation, l’instance internationale exhorte les autorités haïtiennes à remédier immédiatement à la grave situation sécuritaire.

Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme demande aux autorités de prendre leurs responsabilités pour trouver une solution, tout en appelant la communauté internationale à apporter son soutien. “Le Haut-Commissaire exhorte les autorités haïtiennes à remédier immédiatement à la grave situation sécuritaire.

La Police nationale doit être renforcée pour être en mesure de répondre aux énormes défis auxquels elle est confrontée, d’une manière conforme à ses obligations en matière de droits de l’homme. Nous appelons également la communauté internationale à envisager de toute urgence le déploiement d’une force d’appui spécialisée limitée dans le temps dans des conditions conformes aux lois et normes internationales relatives aux droits de l’homme, avec un plan d’action complet et précis.”

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