Le cardinal Ortega est décédé ce vendredi 26 juillet à Cuba. Artisan du rapprochement entre les États-Unis et Cuba à l’époque de Barack Obama et Raul Castro, le chef de l’Église catholique cubaine avait quitté ses fonctions en 2016. Il s’éteint à la Havane à l’âge de 82 ans après 35 années à la tête de l’archevêché cubain.
Jaime Ortega étudie au séminaire de Matanzas et de Québec. Ordonné prêtre en 1964, il est interné dans un camp de travail deux ans plus tard, à l’époque où l’Église catholique est considérée comme opposée à la révolution castriste.
En 1981, à 45 ans seulement, Jaime Ortega devient archevêque de La Havane, puis il est élevé au rang de cardinal par Jean Paul II en 1994.
Il faut attendre les années 1990 avant que les relations entre Cuba et le Saint-Siège ne s’apaisent grâce au prudent leadership du cardinal.
Malgré les critiques de la dissidence, le cardinal Ortega a souvent servi d’intermédiaire entre le gouvernement et l’opposition politique, sans prendre partie.
Considéré comme un homme de consensus, Jaime Ortega a été le messager du pape lors des négociations sur les rapprochements entre Cuba et les États-Unis.
Pour Cuba, et pour les catholiques cubains, la mort du cardinal ce vendredi matin est une grande perte, beaucoup se souviennent de lui comme d’un père, d’une personne très douce, humaine, proche de ses fidèles.
Le gouvernement a salué son travail infatigable et son amour pour Cuba.
Une grande perte pour les catholiques cubains.
Depuis plusieurs semaines, la rumeur de sa maladie courait dans la Havane. À 82 ans, l’homme fort de l’Église catholique cubaine n’a pas survécu à son cancer, malgré les prières de ses fidèles, il était exceptionnel, avec les gens il était comme un père, il avait toujours un geste de tendresse, un sourire et j’étais très fière de l’avoir comme cardinal, parce qu’il nous montrait ce qu’il y avait de plus beau dans la vie ici à Cuba. »
Le cardinal Ortega était aussi et surtout considéré comme un homme de consensus. Pour Pedro Cruz Gonzalez, fidèle de l’Eglise del Carmen, Jaime Ortega a surtout permis d’apaiser les relations entre le régime castriste et le Saint-Siège : « Le cardinal a joué un rôle important ici à Cuba pour les catholiques dans une période très difficile où l’Église était persécutée. Et il a également facilité la venue du pape Jean-Paul II en 1998. »
Trois papes seront venus sur l’île, qui ne compte pourtant que peu de fidèles catholiques parmi ses 11 millions d’habitants.
Jaime Ortega a participé aux négociations sur le rapprochement entre Cuba et les États-Unis. Et malgré les critiques, celui qui a aimé profondément son pays a également servi d’intermédiaire entre le pouvoir et la dissidence.
Source: RFI