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“Yo tèlman ap arete nou isi”, le cri de détresse de nos compatriotes bloqués en Turquie sollicitant l’intervention des autorités haïtiennes.
Si à un certain moment, la Turquie était l’eldorado pour les haïtiens, depuis quelques temps nos compatriotes ne cessent de demander de l’aide pour retourner aux bercailles. Plusieurs d’entre eux, ont une nouvelle fois contacté la rédaction de Juno7 pour expliquer leur situation. Bloqués dans ce pays très éloigné d’Haïti, ils sont confrontés au chômage, au racisme, à la prison, à l’immigration entre autres. De ce fait, ils sollicitent l’intervention des autorités pour retourner sur leur propre territoire qu’ils avaient laissé espérant trouver ailleurs un endroit sûr qui s’est transformé en cauchemar pour certains d’entre eux.
En effet, selon les explications de plusieurs d’entre eux qui nous ont contacté, les haïtiens font face au quotidien à la police turque qui les arrête et les jette en prison. “Yo tèlman ap arete nou isi”, a lâché une demoiselle qui nous a expliqué la situation. D’après ce qu’elle nous a dit, lorsque les policiers arrêtent un migrant haïtien, il peut passer entre huit et 15 jours en prison. Une fois relâché, il a seulement 22 jours pour quitter la Turquie sous peine d’être arrêté à nouveau et de passer deux ans cette fois-ci derrière les barreaux.
Ces compatriotes sont arrivés en Turquie avec un visa touriste de trois mois. À un moment, c’était plus facile pour eux d’appliquer pour un droit de résidence renouvelable chaque année. Depuis un bon moment, les procédures de renouvellement sont devenues plus difficiles pour eux, ils sont devenus illégaux sur le territoire dirigé par le président Tayyip Erdogan.
En difficulté de travailler pour financer leur voyage vers Haïti, l’OIM à travers un programme avait aidé 301 compatriotes à retourner au pays. Rappelons que le mercredi 28 juillet 2022, 301 haïtiens étaient retournés volontairement au pays. Ils avaient sollicité l’aide du gouvernement haïtien à travers le ministère des affaires étrangères. La Chancellerie avait fait remarquer que cette opération a été rendue possible grâce aux démarches de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) avec le support des Missions Diplomatiques D’Haïti.
Depuis août de l’année dernière, l’OIM a lancé un processus d’inscription pour ceux qui souhaitent retourner en Haïti. Des centaines sont déjà inscrits mais l’instance mondiale attend le feu vert de l’Etat haïtien qui doit signer. “L’organisation n’a pas encore communiqué de date pour le vol. Mais les responsables nous ont déclaré qu’ils devraient trouver l’assistance de l’Etat Haïtien pour faciliter le voyage. Une fois que les autorités se penchent sur le cas, ils pourront nous aider à retourner chez nous volontairement. Des centaines d’haïtiens souhaitent retourner en Haïti”, ont-ils expliqué.
Ces compatriotes se plaignent du fait qu’il n’y a pas de représentation d’Haïti en Turquie. “Nous n’avons pas de représentant en Turquie. Je me rappelle lorsque j’étais arrivé ici, j’avais perdu mon passeport. J’étais obligé d’en faire un autre en Italie”, a indiqué un compatriote.
Ces compatriotes ont profité pour dénoncer certaines agences de voyage. Ils sont dupés par les agences de voyage qui leur ont promis qu’ils trouveraient la belle vie en Turquie frappée dimanche dernier par un tremblement de terre de magnitude 7,8 qui a fait plus de 6 000 morts.
Rappelons que la Fondation Lorquet pour une Nouvelle Haïti (FOLONHA) dans un communiqué de presse a lancé un SOS aux autorités pour faciliter le rapatriement de ces compatriotes bloqués depuis des mois sur le territoire turc.
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