Les déclarations de Michèle J Sison à l’occasion de la célébration du 243ème anniversaire de l’indépendance des États-Unis passent très mal du côté de l’opposition. Alors qu’elle avait appelé les acteurs politiques haïtiens à un dialogue urgent, la diplomate s’est fait recadré par le porte-parole du Secteur dit démocratique. Prenant le contre-pied de ce discours, André Michel n’a pas hésité à le qualifier « d’anormal et d’immoral ».
« Nous ne sommes pas d’accord avec le discours de l’ambassadeur des députés en Haïti. Nous allons continuer le combat. Nous resterons mobilisés. Ce discours, dit-il, est anormal et immoral ».
L’homme de loi argumente ses dires en se référant aux valeurs morales appliquées chez les Américains. « Aux États-Unis, lorsqu’on soupçonne quelqu’un dans des affaires douteuses, la seule chose qu’on lui demande c’est de trouver un avocat pour qu’il aille se défendre par devant la justice » explique-t-il.
« Aujourd’hui, ajoute-t-il, Jovenel Moïse doit se rendre à la justice et se défendre comme tout citoyen de la même façon que cela se fait dans tous les pays où la moralité règne, où l’on respecte les institutions, la loi ».
S’adressant à la diplomate, André Michel rappelle que ce n’est pas uniquement l’opposition qui exige le départ de Jovenel Moïse, mais la population en général. Pour lui, négocier avec Jovenel Moïse revient à cracher sur le rapport de la Cour des comptes et le banaliser.
« On ne négocie pas avec les voleurs, les corrompus. Nous ne négocierons pas avec Jovenel Moïse, nous ne cohabiterons pas avec lui. Nous ne voulons pas trahir la nation ni la diaspora. Nous ne détruirons pas le combat de la jeunesse. Nous demandons à l’ambassadeur Michele J. Sison de comprendre cette position » rappelant que Haïti, au même titre que les États-Unis, a signé la convention des Nations-Unies contre la corruption.
André Michel réitère la position du secteur de lutter contre le pouvoir en place jusqu’à la démission du président Jovenel Moïse. Il avance que le procès petrocaribe n’aura pas lieu aussi longtemps que Jovenel Moïse garde le pouvoir, arguant que les voleurs ne peuvent pas juger leurs acolytes.