Le Gouvernement prendra des mesures pour éradiquer la traite des personnes en Haïti, promet Ariel Henry

Le Gouvernement prendra des mesures coercitives pour éradiquer la traite des personnes en Haïti, promet le premier ministre Ariel Henry.

En présence du ministre de l’économie et des finances Michel Patrick Boisvert, le secrétaire général du conseil des ministres Alix Ricard, des représentants du corps diplomatique dont le Chargé d’affaires américain en Haïti, Éric Stromayer, certains membres du Haut-commandement de la Police nationale, des représentants du secteur des droits humains , des cadres du secteur public, entre autres, le gouvernement haïtien a procédé ce jeudi 20 avril au lancement du Projet de renforcement des capacités d’intervention du Ministère des Affaires Sociales et du Travail dans la mise en place du Comité National de Lutte contre la Traite des Personnes (CNLTP).

Le Premier ministre Ariel Henry qui s’exprimait en la circonstance a déclaré que son gouvernement entend faire de la lutte contre la traite des personnes l’une de ses priorités. Son gouvernement, a-t-il ajouté, prendra des mesures coercitives afin d’éradiquer cette pratique déshumanisante dans notre milieu. « Nous réaffirmons, donc, notre volonté de la combattre sous toutes ses formes et sur tous les fronts », a-t-il indiqué.

Pour ce faire, Ariel Henry souligne que les acteurs et institutions impliquées dans cette lutte doivent travailler ensemble, partager les informations, se responsabiliser mutuellement et pratiquer l’entraide judiciaire. « C’est la condition sine qua non pour démanteler les réseaux de trafiquants dans notre pays et partout ailleurs, puisque c’est une activité multiforme et qui ignore les frontières », a-t-il dit.

Le Chef du Gouvernement en a profité pour encourager les Etats à s’impliquer dans cette lutte exaltante. « Il est de notre intérêt de mettre fin à cette pratique inhumaine, dégradante, cauchemardesque », a-t-il indiqué.

Le ministre des affaires sociales et du Travail Pierre Ricot Odney a souligné, dans son discours de circonstances, que cette cérémonie participe aussi aux efforts d’éradication des inégalités sociales et de violation des droits fondamentaux des victimes de traite de personnes. « Ainsi, je me réjouis d’être l’un des principaux acteurs à placer réellement dans les agendas de l’État, neuf ans après la mise en place du Comité National de Lutte contre la Traite des personnes grâce au projet de renforcement de cette institution », a-t-il souligné.

Par ailleurs, le titulaire du MAST a rappelé qu’aujourd’hui avec les grandes mutations en cours dans le monde, la mobilité des populations devient de plus en plus considérable. Citant le Département des affaires économiques et sociales de l’ONU, le ministre a indiqué que le nombre de personnes vivant en dehors de leur pays de naissance ou de citoyenneté a atteint 281 millions en 2020 contre 221 en 2010. « C’est la preuve que c’est un phénomène en pleine expansion », a-t-il fait remarquer.

Ces populations, a souligné le ministre, se retrouvent face à de forte vulnérabilité notamment la traite des personnes, l’une des pires formes de violations des droits humains. « Devant une telle situation, il est impératif d’agir ensemble pour leur fournir l’assistance et la protection appropriées », a-t-il fait savoir.

Le Chargé d’affaires américain Eric Stromayer a fait savoir que la priorité pour les États-Unis est de mettre fin à la traite des personnes en Haïti et partout dans le monde. « Nos deux pays [Haïti, États-Unis] doivent veiller à respecter leur obligation légale en vertu de ces lois qui ont été adoptées pour protéger les victimes de ce fléau », a-t-il souhaité.

Le diplomate a en outre adressé des félicitations au gouvernement haïtien pour les efforts consentis ces dernières semaines, spécifiquement les ministères des affaires sociales et de la justice, la PNH, le CNLTP. « Ces efforts seront pris en compte pour le classement d’Haïti dans le rapport 2023 sur la traite des personnes », a-t-il annoncé.

Le responsable du Comité National de Lutte contre la Traite des personnes (CNLTP), Me André Ibreus, a, pour sa part, abordé l’origine et la formation de cette institution, instituée par l’arrêté présidentiel en date du 12 août 2015 à la suite de la publication de la Loi du 30 avril 2014.

Me Ibreus a rappelé que le CNLTP a bénéficié, depuis sa création, de l’appui technique de différents partenaires internationaux notamment la fondation Lumos, l’Organisation Internationale du Travail (OIT), Futur Groupe, l’Organisation Internationale pour la Migration (OIM) et Better Work Haiti. « Nous avons placé neuf sous-comités dans les différents départements. Nous avons préparé un plan d’action national et quelques plans d’action régionaux. Nous avons réalisé une cartographie des partenaires, des prestataires de service en lien avec la traite des personnes. Le comité a pu mener une étude sur les connaissances, aptitudes et pratiques en lien avec la traite des personnes. La dernière remonte au mois de décembre 2022 et concerne l’évaluation des besoins du secteur de la traite des personnes […] », a fait savoir le responsable.

Le lancement de ce projet a été également l’occasion pour les responsables étatiques d’organiser un atelier de sensibilisation et d’échanges au profit des acteurs étatiques, de la société civile et de partenaires internationaux sur la Traite des Personnes.

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