Invité à analyser la situation actuelle du pays sur Magik9 ce 9 novembre, le président de la chambre des députés, Gary Bodeau en a profité pour lancer un appel au dialogue et demander la mise au point d’un agenda pouvant faciliter la réalisation de ce dialogue.
Si la dernière sortie de ses collègues députés de l’APH a fait couler beaucoup d’encre, l’élu de Delmas affiche une position plutôt opposée. Il croit, en effet, que le moment n’est pas opportun pour un remaniement ministériel. La solution passera, selon lui, par un vrai dialogue national.
« Le problème du pays n’est pas une question de gouvernement, mais l’inefficacité du système », a-t-il argumenté.
Dans ce dialogue, il faudra, selon lui, mettre sur la table les sujets qui fâchent. Il cite en guise d’exemple la question de la formation du Conseil électoral Permanent, les décisions de Jovenel Moise en matière d’énergie et de construction qui lèseraient certains groupes d’intérêts, la dépréciation de la gourde, la réforme de la justice, l’insécurité qui ronge le pays, le dossier Petrocaribe…
Remettant du coup en question l’importance de l’initiative des « États généraux de la nation ». Car, cette démarche ne permettrait pas aux différents camps politiques d’aborder les sujets qui dérangent, selon ses dires.
Cependant, l’honorable député n’exclut pas la possibilité d’un remaniement ministériel ; néanmoins, celui-ci, doit provenir du dialogue qu’engageront les acteurs politiques, les organisations de la société civile.
Gary Bodeau voit dans la conjoncture actuelle « une lutte pour le pouvoir politique, économique ». L’élu de Delmas n’a pas hésité à lancer un avertissement à ceux qui veulent le départ du président Jovenel Moïse du pouvoir.
« Dans ce chaos, personne ne sortira gagnant. Si quelqu’un croit que Jovenel Moise va quitter le Palais et qu’il prendra sa place et renvoyer parlementaires et magistrats, il se ment à lui-même. Nous sommes en majorité et nous ne vous laisserons pas le pouvoir », a-t-il lâché. La seule solution, ajoute-t-il, est la table du dialogue.
Gary Bodeau est certes, un proche du pouvoir exécutif,il n’hésite pas cependant à souligner ses faiblesses. Selon lui, si le Chef de l’État essuie de nombreuses critiques et qu’il perd la confiance de la population, cela est dû« au comportement one-man-show du président, de ses innombrables promesses non tenues», a-t-il admis.
S’il reconnait que le président ne manque pas de volonté ou de capacité, Gary Bodeau lui conseille néanmoins de prendre du recul pour entreprendre un dialogue politique; car, la méfiance qu’inspire le président devient embarrassante. Il souligne aussi que, dans ce dialogue, le président est celui qui devra faire le plus de concessions.
Et pour arriver à la réalisation d’un tel dialogue, le Président de la chambre basse préconise « la mise en place d’un agenda commun et réaliste ».